dimanche 8 avril 2012

La sortie de Hassan Chami dans l’hebdomadaire La Vérité est unique dans son genre. Non seulement le patron des patrons s’est déchaîné, mais il a dépassé les limites qu’il s’est toujours fixé, certainement pas par pudeur. Ses déclarations tranchent par leur ton direct et leur teneur hautement politique. Savourez cette certitude : "[Il] n’aurait pas accepté d’être Premier ministre" si le poste lui avait été proposé dans les mêmes conditions que celles imposées à Driss Jettou. Sur ce dernier, Chami est catégorique : l’homme veut faire, mais "on lui a coupé l’herbe sous les pieds". Le pouvoir de la Primature est amputé, car le Premier ministre ne peut sanctionner un bras cassé, ni le renvoyer. Les entreprises payent des impôts lourds sans garantie de contrepartie. En gros, Chami n’y est pas allé par quatre chemins. Il a pris des risques en affichant ainsi le fond de sa pensée et son soutien à Driss Jettou. Les faucons de Rabat ne le rateront pas. Et il ne faut pas s’étonner si demain on apprend que Hassan Chami aurait usé de manœuvres peu orthodoxes pour s’enrichir, alors qu’il était fonctionnaire de l’état. Il est ainsi averti.  Revenons à la raison de cette sortie musclée. Pourquoi un patron paisible, en fin de parcours institutionnel, choisit-il si ouvertement son camp ? La critique de Hassan Chami est adressée aux courtisans du Palais. Le message est clair : le Maroc gagnerait à clarifier ses rouages décisionnels. Qui fait quoi est le point nodal de la renaissance marocaine.

Voilà ce que j'écrivais sur Telquel en 2006. la thématique elle-t-elle toujours d'actualité? la constitution dit le contraire, la réalité dit autre chose. Je vous laisse en juger par vous-même.